La klassikosphère

La klassikosphère

Du recours à la chirurgie inesthétique

           Ainsi, la chirurgie esthétique corrigerait-elle un défaut naturel, une forme disgracieuse loin des canons de la beauté, ou du moins de l’idée de la beauté que l’on se fait dans une époque donnée ?

      Agir sur son corps pour corriger une erreur et réparer un affront naturel disgracieux relève de la chirurgie réparatrice par exemple suite à un accident. Cela se comprend et les prouesses si remarquables dans le domaine chirurgical redonnent au bénéficiaire forme humaine. Comme pour rendre moins comique un corps trop grimaçant en le remodelant, en le refaçonnant en le re-modérant pour lui redonner une symétrie acceptable. Dans ce cas la chirurgie applique donc une raison modératrice à la nature comico-tragique d’une caricature naturelle.

      Or si certains en usent à des fins réparatrices d’autres en abusent en transformant leurs corps tels des artistes caricaturistes, au point que ces transformations du corps en deviennent risibles En exagérant les traits, en étirant, en gonflant la chair proposeraient-ils un nouvel être humain ? Cherchent-ils à châtier les mœurs par le rire en imposant à leur corps et à la société une nouvelle forme possible d’enveloppe corporelle ? Attirer l’attention sur eux pour enfin prouver qu’ils existent ? Mais à quel prix, et avec quelle maladresse parfois ! Souhaitent-ils donner leur conception vivante de l’être humain ? En redéfinir les contours, les (dis-) proportions, tels de nouveaux Prométhées ?  

      Si la forme change ne pourrait-on pas parler plutôt de déformation volontaire ? Il est cependant presque certain que le fond reste le même. Je préfèrerai voir les véritables transformations post-opératoires de leurs âmes et de leurs cœurs. Je ne crois pas qu’agir sur le corps change fondamentalement l’être ou faire oublier leur douloureuse condition humaine. S’ils souhaitent s’offrir un peu de répit…qu’il en soit ainsi ! Ont-ils oublié que la grâce immuable de l’âme souffrira irrémédiablement de la dégénérescence de la matière. Ah! maudite et obstinée enveloppe charnelle ! Un jour il faudra pourtant qu’ils referment la boîte de Pandore. La jeunesse éternelle doit se rencontrer du côté de l’âme.



17/04/2016
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 5 autres membres