La klassikosphère

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Trop gentil ! Oui, et où est le problème ?

 

J’entends me dire, car on me le dit bien trop souvent à mon sens : « Tu es trop gentil !».

 

Ah non alors ! Tout mais pas ça ! Non ! Pas vous mes amis ! Vous n’avez pas le droit… Me voilà fait prisonnier de votre pitié. Je ne peux y rester insensible puisqu’au fond de moi cela me fait gentiment sourire. Oui ! Après tout,  en quoi la gentillesse serait un crime ? Peut-on être coupable d’un excès de gentillesse comme on le serait d’un excès de vitesse ? En quoi mes bonnes actions à répétition feraient de moi un multirécidiviste fragile et peu fréquentable ?

Mais, bon sang ! Jusqu’à quel point n’avez-vous donc pas compris ? La gentillesse est un cercle vertueux. Pêcher par excès de gentillesse c’est aimer son prochain comme soi-même. Êtes-vous si hermétique à cette idée pour devoir mettre en garde tous ceux qui cherchent à l’appliquer dans leurs actions quotidiennes ? Encouragez-les au contraire et suivez-les dans cette démarche d’humanisation des rapports humains en appliquant leur exemple. Faites aux autres ce que vous aimeriez qu’on vous fasse. Voilà ce qu’est être solidaire ou dirons-nous trop gentil. Aidons-nous, aimons-nous car cela profite à tout le monde. Faut-il à ce point réapprendre à s’entraider dans ce monde devenu trop individualisé ?

Le jour où je cesse d’être trop gentil alors quoi ? Qu’est-ce-que je deviendrai ? Moi qui ne sais pas faire les choses à moitié. A contrario d’être trop gentil, je serai trop méchant ? C’est bien cela? C’est ce que l’on souhaite ? Devenir un loup pour l’homme et montrer qu’on ne se laisse pas faire tel un Alpha dans la meute. Et pourquoi ? Pourquoi arrêter de faire des concessions, de faire des efforts pour les autres, de faire le bien autour de soi ? Pour son petit profit personnel ? Et après ? Pour son misérable confort? Et après ? Pour voir progresser un individualisme forcené ? Au secours ! Voilà ce qu’on récolte à être trop méchant. On s’isole, on perd la confiance des autres mais est-ce-que l’on en tire profit pour autant ? Je n’en suis pas si sûr, car rien ne prospère ni ne grandit dans la méchanceté. Et je ne suis pas du tout intéressé par cette idée de toute façon.

Alors mes chers amis, vous qui me connaissez bien, je vous en prie, cessez de me dire que je suis trop gentil. Cela me fait de la peine à entendre surtout venant de vous. Cette marque de sollicitude me touche ou plutôt m’affecte. Dans mon cœur cela revient à dire « arrête de te faire avoir à cause de ta gentillesse », « arrête d’être con et pense un peu à toi ». Mais j’ai envie de vous dire, peut-on réellement pêcher par excès de gentillesse ? Commet-on une faute si terrible à vouloir être trop gentil ? Est-ce à ce point inconcevable que ça en deviendrait intolérable ? Jusqu’où faudrait-il croire que la gentillesse est un vice ? Est-ce à ce point un problème que d’être « trop » gentil ? Une faiblesse psychologique ? Que sais-je encore… Trop bon trop con ! C’est bien ça que vous voulez me faire comprendre ? Alors permettez moi de vous ôter tout soupçon de défaillance mentale ou d’insuffisance égotique: je suis parfaitement conscient et responsable de mes actes. Soyez-en rassurés et convaincus une bonne fois pour toutes : cette gentillesse là est une force mentale, une solide confiance en moi qui s’amplifie chaque fois que j’en fais montre. L’acte de gentillesse permet de me réaliser avec autrui, et je crois, dans le bon sens. Avec un peu de pratique, beaucoup de volonté et du temps, on réussit, à force d’efforts, à devenir trop gentil. C’est ma plus grande victoire personnelle. Je regrette que la gentillesse ne soit pas encore vécue ou perçue de la même façon par la plus grande majorité.

Intéressons-nous à vous un instant. Quelle est votre crainte profonde lorsque vous me traitez d’Être trop gentil ? Lorsque vous me considérez comme un Être à part dans un monde qui ne fait pas de cadeaux ? Vous voulez me mettre en garde de ma générosité de cœur ? Vous pensez vraiment que j’ignore le fait que dans votre monde construit sur la peur et la défiance les gens comme des buveurs de sang vampirisent leurs semblables pour mieux exister ? Que le profit personnel se fait sur le dos des autres ? Non, bien entendu ! Je connais vos doutes, votre désespoir parfois. Mais, je me pose alors des questions, à savoir, suis-je trop gentil vis-à-vis de gens trop méchants, trop cupides et trop avides ? N’y a-t-il que des ennemis autour de moi pour me faire remarquer que mon attitude n’est pas en phase avec la réalité de ce monde ? Grand Dieu j’espère que non ! Si on s’appliquait ne serait-ce qu’un instant, un tout petit peu, allez, comme ça, juste pour essayer d’être gentil avec autrui, si en pensant un peu moins à soi on pensait un peu plus aux autres, au bien-être commun, au vivre ensemble, au bonheur de l’humanité, je pense qu’être trop gentil n’aurait pas de limite. En faisant preuve de gentillesse je témoigne de mon amour pour les hommes de ce monde. Pourquoi vouloir à tout prix me le reprocher ? Et si pour une fois nous faisions tous preuve de trop de gentillesse les uns envers les autres ? En d’autres termes : Aimons-nous les uns les autres comme le disait le prophète et le monde ne s’en portera que mieux.

Rendons-nous la vie plus belle. Nous n’avons pas à remettre en question cette idée de surplus de gentillesse de la part de certains d’entre nous, mais plutôt l’idée de lacune d’altruisme et de compassion de la part d’une partie de la population. La gentillesse est une grandeur d’âme, elle enrichit celui qui sait la recevoir et la reconnaître lorsqu’elle s’attache à lui. Ne blâmez pas les gentils, ne les dissuadez pas dans leurs élans de gentillesse, ce sont là des gestes nobles et purs. Ne les découragez pas non plus de crainte qu’un jour ils ne deviennent méchants comme vous, ce que je me refuse à croire. Faire assaut de gentillesse est un vrai combat. C’est le combat d’une vie arrachée à toute torpeur et toute facilité. C’est un grand combat qui demande beaucoup de force et de courage aux gentils de tous horizons. C’est un beau combat qui vaut la peine d’être mené.

Les gentils et indulgents d’hier seront les bienveillants de demain.



27/10/2017
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